Depuis un ciel ennuagé
Que, malgré tout, réussit à percer par à-coups
L’astre de jour.
En même temps
S’échouent au ralenti
Sur la feuille lignée,
Les mots.
Écrire...
Dessiner des phrases...
Attendre,
Toujours attendre
L’élan qui devrait nous propulser,
Mais qui se cantonne dans l’inertie.
En viennent tout de même à se succéder
Les lignes.
Sauf que pour y arriver il faut, tout d’abord, attendre,
Ici et là reprendre,
Évidemment nous surprendre,
Et enfin, avant chaque nouvelle ligne, nous détendre.
Écrire...
Pour dire,
Mais avec cette sensation en filigrane
De ne rien dire.
Dehors,
De l’autre côté des vitres des châssis,
Redevenu blanc,
L’hiver.
Quant à nous,
De ce côté-ci des vitres,
Des élans d’écriture
Poignés dans la glace de l’aphasie inspiratoire.
Dehors,
Les p’tits gars s’énervent :
Grondent les moteurs.
C’est vendredi.
Nadagami