De cette très longue saison en filigrane
Qui en chevauche trois :
Quel nom lui donner?
Tombent les premières gouttelettes de glace éclatée
Tandis que se débarrasse
L’automne
De sa portion estivale.
Au-dessus du village,
Grisaille qu’on dirait immuable et de laquelle s’échappent les flocons.
En nous,
Un silence qui paralyse
Comme si on n’avait plus rien à exprimer,
À l’image des branches dénudées des érables
Qui n’ont plus rien à brandir
Si ce n’est leur nudité sifflante par grands vents.
Journée de blancheur grisâtre vorace
Qui a avalé
La ligne de faîte de la masse montagneuse
Qui, côté sud, borne le village.
Nous habite
Un silence apathique
Pareil à la masse nuageuse informe
Qui échappe sa poussière floconneuse.
Tout à coup,
De ressentir
Le poids de l’ennuagement
Des âges additionnés :
C’est comme si...
Sans l’être
Et sans être
Comme si on l’était.
En somme,
Un vide ou une absence;
Ou encore, une étendue sans fin d’une couleur neutre :
Une sensation très forte d’inertie.
Nadagami