Flotte
L’invisibilité polaire
Qui le sépare
Des champs ensevelis et des forêts badigeonnées
Par la blancheur tombée
Au cours des derniers jours.
Tout est si clair,
Si étincelant.
Tôt ce matin et même s’il faisait très froid,
On est sorti pour gratter
L’entrée des autos,
En partie plongée dans un tunnel d’ombre gris bleu pâlot,
En partie débordante de luminosités presque aveuglantes.
Légère était la brise
Alors qu’on pelletait
Et que notre conscience n’était que réceptacle
D’un épanchement de pureté
Qui, en même temps, nous poussait à oublier
L’activité quelque peu fastidieuse de grattage à laquelle on s’adonnait.
Aujourd’hui, dehors, tout est si saison hivernale,
Soit si froid saisissant,
Si blancheur étincelante,
Si pureté vertigineuse.
Et à titre de prétexte pour sortir de la maison,
On s’est convaincu qu’il fallait
Gratter la cour.
En fait,
Plus souvent qu’autrement
On gratte pour gratter,
Pour l’effort physique que commande l’activité
Et aussi, on le reconnaît, par fierté.
C’est beau
Une allée de voiture bien pelletée, bien entretenue;
Tellement que ça fait jaser... Oui! Oui!
Et nous de faire comme si de rien n’était.
Nadagami