Spasme identitaire :
Sans cesse le politique toujours frileux repousse
Les menaces anxiogènes.
On nous l’a fait comprendre par le passé.
Tout cela n'empêche en rien cependant que ce point de rencontre,
Soit celui de la ligne fluviale
Et de celle invisible qui s’étire d’une rive à l’autre,
Nous sert de point de repère
Tandis que l’eau qui,
Tous les jours et après avoir noyé les rives,
Se retirent pour se mêler à nouveau à celle de l’amer.
On s’est amouraché
De cette langue,
Hier attendue et aujourd’hui entendue,
Mais dont la proportion de locuteurs
Sans cesse régresse face à celle de la langue hégémonique.
Malgré tout,
Remontent quand même les eaux qui s’engouffrent
Dans les entrailles de la terre qui,
Où au-delà des rives et des terres labourées,
S’étend sous un couvert forestier qui brûle depuis plusieurs semaines.
Là,
Ce lieu où les deux rives se rapprochent
Et où par le passé il a fallu débarquer,
S’étirent d’une rive à l’autre une ligne invisible,
Kebbek,
Où s’étale, deux fois par jour comme ailleurs, l’étale.
.
Notre langue est semblable au mouvement oscillatoire des marées,
Alors que les becs qui en usent passent continuellement
D’un genre à l’autre
Et dont la fusion procure un système langagier fonctionnel intelligible.
Toutefois,
On aimerait bien que quelqu’un nous explique
La règle selon laquelle on doit écrire Canada
Bien que toujours on entende Canadâ.
Nadagami