L’indifférence,
L’insouciance,
L’inertie.
On a beaucoup écrit
Au cours des vingt dernières années.
Sauf que, tout à coup, le stylo,
Par lequel glisse le courant de nos élans,
A décidé de retenir son encre.
Voilà déjà quelques mois que perdure la situation.
Il y a cependant que si nos doigts ne peuvent
Enfoncer des touches afin de reproduire à l’écran les mots écrits,
On a alors la désagréable sensation de ne plus être
Bien qu’écrire soit,
Pour dire vrai,
Du temps travaillé qui n’a de contrecoup valorisant,
Et ce à titre de rétribution,
Que l’autosatisfaction.
Ici en région montagneuse,
Travaillent l’agriculteur, l’agricultrice,
L’acériculteur, l’acéricultrice,
Le bûcheron, la bûcheronne,
Et espèces sonnantes
Que tout un chacun recevra pour le travail accompli.
Que se tapent des dizaines,
Des centaines
Et même des milliers d’heures de travail,
Le tapeux de mots,
En retour,
N’aura comme récompense que celle du plaisir du travail accompli.
Tout cela sans oublier que celui celle qui écrit
N’a pas le choix.
Ici dans les hauts,
La neige au sol persiste.
On a toujours su qu’on se devait d’écrire.
Sauf que, hein, à nous aussi revient l’obligation de payer l’épicerie.
Nadagami