La neige au sol s’accroche,
Quoique la température plus chaude des dernières heures
Provoque son étiolement.
En même temps s’enfuit la lumière du jour,
Accourt celle
Qu’on appelle noirceur
Et qu’accompagne le temps qui alors s’écoule en noires heures.
On devine donc qu'envahissent les ombres,
Que s'étiole la clarté,
Que s’impose la perte des points de repères
En ces moments d’expansion de la phase nocturne.
On se sent impatient,
Quelque peu tourmenté,
Ambivalent en raison d’un penchant à l’atermoiement,
Dépassé par cette tendance à revivre des conflits du passé.
Sans doute que l’âge
Y est pour quelque chose.
On ne construit plus pour demain :
On entretient.
Confronté au temps
Qu’il nous reste à vivre,
Nos perspectives changent
Et nos convictions tendent à l’écroulement.
Sauf qu’en nous
Subsiste toujours
La nécessité de l’extériorisation
Au moyen de l’écrit.
Ainsi donc
Se laisse guider notre main
Par la pointe du stylo
Qu’enserrent nos doigts.
La noirceur s’est partout glissée.
Se croisent les phares des voitures
Dont la brillance fuit sur les murs assombris des maisons.
Là-bas achève l’étiolement de la bande bleu céleste.
Nadagami