Après nous être étiré le cou
Tout en regardant par la fenêtre, on a réalisé
Que, durant la nuit, la cour avait été javellisée.
La surplombent, dénudées, des branches qui frétillent.
Plus loin, une mince couche de neige habille
Les étendues champêtres
Où avant le bétail allait paître.
Prend place un renouveau qui nous semble un peu étrange
Tandis que notre environnement change
Au rythme des températures saisonnières qui se succèdent
Et des routines au moyen desquelles à la résilience on accède.
Mais tels d’indélébiles souvenirs,
Les saisons de revenir
Et, à ces hier remémorés, toujours ressemblent
Avant de devenir objet de discussions alors qu’on se rassemble.
Dehors, partout repose la blancheur cristallisée
Constituée de gouttes à la molécularisation explosée :
Au cours de la nuit, un avant-goût de l’hiver s’est répandu
Sans que le décompte des journées sans neige au sol ne soit suspendu.
Ce matin donc, et il fallait s’y attendre, on a pelleté.
Les doigts, on s’est gelés
Tandis que s’emplissait la pelle-traîneau
De la neige qui, hier à midi, tombait en gouttes d’eau.
De retour en-d’dans, à taper on continue
Parce qu’au même titre que le froid de l’hiver bientôt revenu,
On obéit à une certitude
Qui nous fait oublier nos inquiétudes.
Dehors, l’hiver dévoile et même hurle qu’il s’en vient.
Quatre mois donc d’un froid hivernal qui toujours revient.
Soudain, en dépit de l’absence de chaleur, un désir ardent de partir
Pour un ailleurs sans aucune valise à remplir.
On se sent tout de même ambivalent :
Est toujours coriace le retour de la neige accompagnée de vent.
Mais il n’empêche qu’on repart
Sans la crainte que soient égarés nos bagages quelque part.
Nadagami