Par des rafales vite essoufflées.
La pluie s’est enfuie.
De neige le sol s’enduit.
Points blancs virevoltants et innombrables
Qui contournent les érables,
Qui effacent toutes traces,
Qui témoignent d’un monde de glace.
Pendant combien de temps encore
Usera-t-on du français pour décrire tous ces décors?
Une langue, une façon de penser
Dont on souhaite ne jamais se dispenser.
Poussières célestes,
Pensées funestes.
Cette langue qui est nôtre nous procure du plaisir
Alors que par elle on se laisse saisir.
Mais tombe la neige
Dont la blancheur allège
La charge de tristes pensées
Dont est affligée notre langue si souvent offensée.
Apprendre l’hiver,
Affronter un climat sévère,
Sous une pluie de fines particules de glace éclatées
Qu’accompagne un temps froid exalté.
Mais on n’est pas mieux que les autres.
Dans la complaisance, il arrive aussi qu’on s’y vautre.
Sauf que l’expression de la dualité des genres, pour nous, relève
D’une impossible éviction, car sans elle rien ne s’élève.
Sans hiver,
Monde à l’envers :
La nécessité de saisons contraires, la terre clame;
Du repos après la saison des récoltes, elle réclame.
Dehors, au-dessus des champs enneigés,
On voit la neige, par bancs de poudrerie, voyager.
Le long de la ligne de faîte des montagnes
Ressurgissent les éoliennes de la masse nuageuse qui stagne.
Nadagami