Alors que le croisement
Des nuages et des rayons du soleil
Crée des passages rapides de lumière tamisée.
Il y a de cela environ un peu plus de cent cinquante ans,
Les premiers à s’établir ici
Arrivaient pour la plupart des bas,
Des villages qui,
En ligne droite à partir d’ici,
Longeaient comme ils longent encore aujourd’hui le Saint-Laurent.
Au cours de la même période,
Ils ont été alors très nombreux à quitter les terres surpeuplées
De la Côte-du-Sud,
Soit pour trouver du travail en ville,
Soit pour en trouver de l’autre côté de la frontière,
Soit pour s’établir sur les nouvelles terres ouvertes à la colonisation.
Sonnent depuis nombre d’années les cloches de l’église.
Nés du travail de la terre,
Appuyés par la générosité de la forêt,
Dominés par l’église,
Ils sont parvenus à conquérir
Les hauts de Bellechasse.
Pour ma part, il me revient de bien saisir
L’ampleur de l’ingratitude des travaux obligés de la colonisation.
Le vent souffle du sud.
Le soleil resplendit.
Le mercure grimpe.
Dans les cabanes à sucre, on se réjouit.
Tous les jours,
Les cloches sonnent et nous rappellent
Que la Vierge Marie porte secours
Au détenteur d’un titre de propriété foncière libéré de toute redevance.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils sont venus s’établir ici :
Pour la terre.
Mais il y avait aussi la forêt.
Tant mieux qu’il en fut ainsi parce que sinon...
nadagami