Plusieurs.
Mais c’était hier,
Hier alors que je voulais savoir combien nous sommes à bloguer.
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Le vent souffle.
Aujourd’hui, il m’importe peu de le savoir.
Encore le vent.
Invisible.
Un vent imaginé, irréel, qui emporte au loin mes tracas.
Mais à l’extérieur, le vent souffle-t-il vraiment?
Je l’ignore.
Il fait encore trop noir pour distinguer le balancement des branches.
Combien de dizaines de millions sommes-nous à bloguer?
C’était hier mais c’est encore un peu présent ce matin.
La ligne de contour de la ramée opaque des feuillus commence
À se détacher de la noirceur que dissipent les premières lueurs.
Je poursuis,
Continue à taper,
À chercher en même temps une raison, une babiole, un agacement
Qui me détournerait de mon devoir d’écrire.
Parce que c’est un devoir.
Mais même si c’en est un, j’ai aussi envie de me sauver,
De trouver quelque chose d’autre à faire pour ne pas avoir à écrire.
Déguerpir, m’éloigner de l’écran.
Le hic est que mes mots commencent à m’ennuyer.
Ché pas,
On dirait qu’il y a un mur à franchir que je ne veux pas franchir.
On est combien à taper tous les jours, à tenir un blogue?
À taper pour rien?
Tenir un blogue est exigeant.
Gênant, intimidant.
Le net, c’est quand même beaucoup de monde.
Et un blogue, le mien, c’est moi face à tout ce beau monde.
On continue en mettant de côté cette envie de fuir.
Par contre et même si le net c’est beaucoup de monde.
Reconnaissons que ce n’est pas ici qu’on bat des records d'auditoire.
Faqu’on continue à taper, à s’exhiber, à se montrer
Au même titre que les nuages, les oiseaux, les feuilles des arbres.
Taper des mots, formuler des phrases, les relire pour les reconstruire.
Et aussi pourquoi pas moi?
Le rêve.
Le rêve de grandeur, de popularité, de succès.
L’acclamation.
Tiens, ça faisait un boutte que je ne l’avais vue.
La géante.
Elle court toujours en direction de Saint-Philémon.
En fait, elle court moins vite que moi qui marche.
Ça ressemble à du jogging.
Il est vrai que c’est une géante,
Que le transfert de poids d’une jambe à l’autre est très important,
Qu’une géante doit composer avec un physique imposant.
De toute façon, elle s’en fiche de la vitesse à laquelle elle court.
Juste à la regarder,
À voir son visage souriant, le bien-être que lui procure cette activité,
Tout indique qu’elle se plait à courir, à jogger au milieu de la route
Et qu’absolument rien d’autre ne semble la préoccuper.
Elle joggue.
Seule.
Seule parce que même si je la regarde courir,
La géante, de son côté, se déplace en courant comme si je n'y étais pas.
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Finalement, à blogguer,
On
Est
Combien?
nadagami