La froide blancheur au sol,
Le glissement du soleil sur la cime des arbres,
Le ciel bleu soudé à la ligne d’horizon,
Le couvert forestier brun violet des feuillus sans feuilles
Et celui des conifères aux branches gonflées de neige
Coloraient les paysages
Que définissaient
Les lignes de fuite
Des collines et des montages
Ainsi que celles des champs et des routes.
À ces couleurs et lignes
Se mêlait la limpidité de l’air froid et sec.
Balayés par le souffle d'un vent très léger,
Les environs étaient pâmants de beauté nordique.
Mais voilà qu’une fois de plus ce matin,
Les nuages,
Gris et informes,
S’épanchent, envahissent, colmatent.
À peine ont-ils fini de masquer la voûte céleste
Que déjà
Se met à s'en échapper la neige.
Très vite les sommets de montagne
Se retrouvent sous la mitraille serrée des flocons
Tout en étant dépouillés de la ligne de faîte qui les surplombe
Comme si les sommets enneigés
Et les nuages neigeux
Avaient fusionné.
Dans le village,
Les flocons chutent en diagonale
Tout en étant poussés par un vent faible
Venu, comme il se doit, du sud :
Et la neige de s’accumuler au sol;
Et les bancs de neige de s’élever;
Et l’automne un peu plus chaque jour
De se prendre pour l’hiver.
Mais
Ce matin,
Même si
Une fois de plus
Sous le ciel gris
Il neige,
Même si ce matin
Le ciel est encore bas,
Même si la grisaille du temps enveloppe
Encore aujourd’hui le village,
Ce matin dehors
Les alentours demeurent aussi enchanteurs qu’hier.
nadagami