Le vide.
L’absence.
Et finalement le doute.
Ce matin, une réalité difficile à supporter :
L’ignorance.
Et l’ignorance parce que,
Ce matin, j’ai l’impression de ne rien savoir.
Je tape.
Dehors,
Le froid de l’automne
Sous un ciel bleu
Alors que la lumière du jour levant
Assèche le sol, les feuilles, l’herbe, les vitres et murs des maisons
De la rosée qui s’y est accolée ce matin.
Hors de la maison : pas chaud, mais beau.
Je cherche sans trouver.
J’enfonce les touches du clavier.
En même temps,
Mon esprit s’évade,
J’écris sans être là.
Je suis ailleurs,
Entre deux réalités
Alors que m’aspire ce monde parallèle
Dont l’existence dépend de son inexistence.
Je tape
Comme si je flottais dans le vide.
Je m’en vais où?
En moi?
Des mots,
Qui s’échouent sur la feuille,
Sur une feuille blanche,
Sur un écran.
Je tape.
Dehors,
Le soleil jaune,
Le ciel bleu,
Les ramées vertes,
L’eau de rosée.
Je tape.
Et je tape des mots
Parce que je veux en taper
Sans savoir pourquoi
Je le veux.
Et je m’arrête.
Où suis-je?
Qui suis-je?
Il était une fois
Une foi
Dotée d’un foie.
Rendent lumineux
Le côté sud du toit en pente de la maison d’en face
Les projections rayonnantes du soleil qui s’élève.
Où suis-je?
Qui suis-je...???
Non!
Pas « qui suis-je? » mais bien « que suis-je? »
Des mots.
Le temps passe.
Trop vite.
Je tape.
Je ne sais trop ce que je veux.
Je ne sais trop ce que je ne sais trop.
M’enfin!
Je continue.
Je tape.
Et je commence à être tanné d’écrire « Je tape » .
Voilà de cela plusieurs secondes,
Je me promenais là où il est impossible de marcher.
Mais il n’empêche que je marchais.
En fait, je faisais du surplace.
Quelques mots,
Quelques images du passé.
Et je continue.
Je tape.
Se succèdent des images de mon passé.
Avant que je ne m’établisse à la campagne,
Tout au long de cette période de ma vie,
J’ai connu pas mal de monde.
Les jours passent et nombreux sont les visages qui s’effacent.
Je quitte?
Quelques mots encore,
Quelques mots pour oublier,
Pour me raccrocher.
Je meurs.
Comme tout le monde.
Vivre,
C’est mourir à petit feu.
nadagami