Contrainte

​C’est parce qu’il faut embrayer.
Du temps devant nous aujourd’hui,
On n’en a pas tellement
Et de mots couchés sur la page blanche,
 
À peine cinq lignes jusqu’ici.
Il fait beau.
Le soleil,
Encore aujourd’hui,
 
Se tient tout en haut.
Il est vrai que s’il n’y était pas,
Ce serait la nuit.
Mais comme on n’est pas en pleine nuit,
 
Il se tient donc tout en haut.
C’est bien qu’il en soit ainsi,
Qu’il se tienne en haut
Durant le jour.
 
Non mais hein!
Être toujours dans le noir de la nuit,
Toujours,
Tous les jours,
 
À toute heure du jour,
Ce serait quand même quelque peu ennuyant
Et sans doute,
Polairement glacial.
 
Mais ce n’est pas le cas.
C’est plutôt le contraire qu’on vit.
Il fait de plus en plus chaud
Alors que les conditions climatiques se détraquent.
 
Toujours est-il qu’il fait beau aujourd’hui.
Toujours est-il aussi qu’on tente d’être moins énergivore.
Toujours est-il également qu’on se sent impuissant.
Toujours est-il enfin
 
Qu’il est renversant de constater
Le nombre de véhicules moteurs qui,
 Tous les jours passent devant la maison
Et dont on fait nous-même usage.
 
Mais comment organiser
Le tout autrement,
Drette-là,
Tout de suite?
 
On tente de faire notre part :
On jardine,
On composte et recycle,
On écrit.
 
Il y a toutefois
Que c’est sous l’emprise de la contrainte obligée
Qu’habituellement
Les choses changent.
 
 
Nadagami