D’un tour
Tout en détours
De la cour,
Maganent le doux chant des oiseaux
Les grincements plaintifs et répétés
Des poulies
D’une corde à linge.
Comment vous dirais-je
« Je dirais pour vous autant »
Sans pour autant vous dire
« Comment dire sans vous » ?
Pendant ce temps dans la cour,
Alors que s’éloigne de la maison d’à-côté
Le linge à peine étendu,
On entend et voit :
Un moqueur chat en appui sur une barre transversale d’une balançoire,
Là, là et là, des merles d’Amérique surgissant d’entre des branches,
Au loin, des pivoines roses et fuchsia à la floraison avancée,
Autour de nous des ronds de marguerites embellissant la cour,
Sur une branche d’un cerisier à grappes
Un bruant chanteur qui encore ce matin émet en boucle son piiit!,
Tout en haut d’un cerisier de France le colibri Brocoli
Et enfin des tiges d’iris porteuses des dernières fleurs bleu violet.
Mais pourquoi vouloir écrire comment
Alors que je ne sais plus,
Parce que trop souvent répété,
Comment écrire comment?
Dehors,
Tout est calme.
En fait,
Calme comme peut l’être le centre du village à l’heure du dîner :
Au loin vrombit une tondeuse,
Passe de temps à autre devant la maison une auto,
Le couac d’un quiscale résonne,
Jappe un chien.
Comment dire
Le comment à dire
Pour dire comment
Il faut dire comment?
Ouais!
À chacun
Sa corde
À linge.
nadagami