Sous un ciel sans nuages
Inonde
De sa clarté
La lumière montante du soleil
Tandis que croassent
Des corneilles
Qu’on devine perchées
Sur les branches les plus hautes
D’un arbre,
Peut-être celles d’un orme
Ou encore d’un faux-tremble.
Dégoutte des toitures
L’eau de fonte
Que la chaleur du soleil,
Qui se répand
En même temps
Que croassent des corneilles,
Fait apparaître
En frappant de sa lumière
La neige
Qui recouvre
Les toits en pente
Des maisons.
Et je continue
De m’imprégner
De cet élan de colonisation qui,
De son empreinte,
A tant marqué
Le territoire environnant,
Car tant marqué est ce territoire
Des actions
Du conquérant
Et que trahit
Le réseau routier
Qui sillonne de ses longs tracés rectilignes
Un territoire
Devenu un immense damier
S’étendant
Sur des centaines de kilomètres carrés.
J’ai été élevé
En un lieu
Où c’est l’accès à l’eau
Qui a commandé le découpage du territoire.
Ici,
C’est la ligne droite,
Les angles droits,
Qui façonnent le réseau routier.
Où j’ai grandi,
L’homme s’est adapté
À la physionomie
Du sol.
Ici,
C’est l’homme qui a imposé
À la nature
Sa vision angulaire et froide des choses.
Dehors,
La lumière du soleil
Se répand
Tandis que croassent des corneilles.
Nadagami