Les mots j’attends.
De l’autre côté des murs,
La lumière du jour s’étend.
Dans les journaux,
Il est question de ma langue,
Comme d’habitude,
Une interminable suite d’harangues.
Pourquoi
La langue française?
Parce que son usage
Me comble d’aise.
Aussi parce qu’elle est
Masculine
Et en même temps,
Féminine.
Mais surtout
Parce qu’elle assemble
Des éléments incongrus
Qui forment d’étranges ensembles.
Longtemps je me suis demandé :
« Pourquoi nadagami? »
« Image à Dan »
Que j’ai finalement admis.
D’où cela vient-il?
Je l’ignore.
Mais ma langue m’a permis de comprendre.
Et pour cela, je l’honore.
D’aucuns
La trouvent compliquée.
Pour ma part,
Je l’apprécie parce qu’alambiquée.
Mais jusqu’ici,
On a été chanceux.
Si on veut continuer à parler français,
Il nous faudra être valeureux.
Le ciel est tout bleu,
Le soleil, éclatant.
La neige cherche à fondre
Et le vent léger d’être constant.
Mais il est quand même difficile
De sans cesse entendre dire
Que nos mots un jour disparaîtront
Et que face à cela on n’a pas à redire.
Par contre,
Comment me défaire
D’une langue
Sans laquelle je ne saurais quoi faire?
Dehors,
Tape la lumière de plus en plus haute du soleil
Sur la blancheur de la neige
Pour qui bientôt fondue il n’y aura plus de réveil.
Commence à être ressentie la chaleur
Dans la forêt et les champs.
Mais avant de s’y fixer pour de bon,
Des érables on tirera un sirop au goût alléchant.
nadagami