Une mer
De froideur blanche
Qui, dans le courant
De son aveuglement,
M’entraîne
Jusqu’au pied
Des Trois Soeurs.
Plus haut,
Au-dessus des trois cimes,
La boule de jour
Auréolée
De rayonnement,
Brillante mais éblouissante,
Se déverse
Sans ménagement.
De sa hauteur,
L’astre de jour échappe
Ses étincellements
Qui, sur les terres enneigées,
Se sauvent
Dans toutes les directions
Tout en activant la fusion
De la froideur
Et de la blancheur
Sur les terres endormies
Encore recouvertes
De neige.
Mais qu’est donc
Cette boule lumineuse?
Tous les jours elle revient
Sans qu’on ne connaisse
Réellement son origine,
Sans qu’on ne sache
Non plus réellement
Où elle nous mène,
Nous qui tournons
Sans cesse autour d’elle
Tout en pivotant
Sur nous-mêmes,
Alors que nous baignons
Dans l’ignorance totale
De nos points
De départ et d’arrivée.
Malgré tout,
Tous les jours
Parti de l’est,
Ce métronome
Temporel
Conditionne nos vies,
Tout en traversant le ciel
En direction de l’ouest
Où en fin de journée,
Déclinant,
Il entraîne avec lui
La lumière derrière les collines.
Mais qui es-tu, toi,
Qui, le matin de ta lumière,
Nous réveilles
Et nous éclaires?
Tout autour,
Inerte,
Une mer blanche
Attend la chaleur,
Attend de revivre,
Attend que se prolonge
La durée du jour,
Attend que s’élève
Davantage
La boule
Au-dessus
Des Trois Soeurs
Pour que se transforme
La mer de froideur blanche
En une mer de terre
Cultivable.
nadagami