Fait froid.
C'est l'hiver.
On fera avec.
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Deux heures du matin peut-être.
Il fait nuit et toujours aux environs de la même heure,
Subreptices réveils, sans jamais savoir pourquoi,
Afin de probablement parvenir à une finalité déjà déterminée.
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À quarante six ans, je suis rené.
René?
Emploi rarissime.
Ce n'est pas si grave. On passe à autre chose.
En fait, pas le choix de passer à autre chose.
De renaître.
Même de naître, je n'ai pas eu le choix.
Faque de renaître à quarante six ans, je n'ai pas eu le choix.
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Cette bizarrie qui revient, en pleine nuit : l'insomnie.
Toujours aux environs de la même heure.
Puis, c'est le retour du sommeil.
Le temps passe, la routine change.
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À part de cela? Pas grand-chose.
On s'est rapproché du cercle polaire cette nuit :
Moins vingt-quatre au réveil.
Le printemps, paraît-il, dans dix jours.
Les érables ne couleront pas aujourd'hui.
Mais tantôt, ça coulera.
Les acériculteurs sont prêts.
Il y a juste la température qui refuse de collaborer.
Mais les plus vieux le diront :
Yé encore trop tôt.
Cé toujours dans le boutte du vingt mars que ça commence à couler.
Là, pas t'u'suite, yé trop de bonne heure.
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Être prêt.
Taper des mots, sans arrêt.
Parvenir à un produit fini d'un premier jet.
Mais comme pour les érables, fait encore trop frette pour que ça coule.
nadagami