Chaleur mêlée de froid.
Éblouissement.
La lumière percute la neige blanche puis explose en reflets aveuglants.
Agression lumineuse irradiante d'une étonnante intensité
En ces temps sousmis à l'intransigeance du couvert gris nuageux.
Qui s'en plaindra?
Des toitures fuit en eau la neige qui y était retenue prisonnière.
Très belle journée qui nous fait rêver à l'éternité,
De ce qu'on voudrait que soit l'éternité,
À l'instant même de cette parcelle de vie
Que le temps passé nous a appris à vivre en bouts dépareillés.
Et comme il est bon de voir à nouveau le bleu du ciel,
D'observer les épanchements de blancheur des étendues de neige,
D'apprécier les éjections sans filtre de la lumière du jour,
De marcher sous un ciel dans lequel se découpe le contour des maisons.
De son oeil de jour, l'immensité du moment expose sans atténuation.
Intensité grandiose dans le déploiement visuel du décor
Dont la composition fait elle aussi partie du jeu des acteurs,
Car autant l'observateur que l'objet observé jouent un rôle.
La lumière jaillit pour tout ce qui peut être éclairé :
Les toits, les arbres, la neige, le ciel, les autos, les passants.
Et la lumière jaillit pour tout ce qui a un rôle à jouer :
Il n'existe qu'égalité sous la lumière du jour.
Avancent les heures, progresse le jeu des acteurs, bougent les ombres.
La journée s'écoule,
Avec comme source et embouchure le matin et le soir,
Sur la scène d'un quotidien qui jamais ne répète avant de jouer.
Et à mesure que les ombres s'étirent sous l'immense dôme bleu,
La fébribilité du retour à la maison repousse la douceur de la journée.
De nouveaux acteurs entrent scène qui pour la plupart
ont fait leur première apparition ce matin.
De son oeil de jour,
Le temps regarde les acteurs tout en se délectant de leur jeu mais qui, Bientôt, se retireront de la scène tandis que s'empareront du dôme noir
les lumières trop faibles de la nuit .
nadagami