Le ciel, gris, et
Les arbres de la cour, agités par un vent léger,
S’arrachent de la noirceur de la nuit.
Les montagnes, vertes, que tantôt la pluie arrosait,
Le ciel, gris, qui tantôt échappait une pluie, et
Les arbres de la cour, tantôt arrosés par la pluie qu’échappait le ciel,
S’arrachent des noires heures de la nuit.
Les montagnes vertes,
Le ciel gris et
Les arbres de la cour
S’arrachent de l’indifférenciation de la nuit.
= - - =
Un petit oiseau,
Vraiment petit, pas plus gros que ça,
Passe vite en titi
Devant la vitre avant du salon.
Z’avez vu le petit oiseau qui est passé vite en titi devant la vitre?
Non!
Non?
Bin quoi? J’eurgardais même pas par la vitre à ç’te moment-là.
= - - =
Les feuillus, redevenus feuillage,
Emmurent.
Redevenus feuillage, les feuillus
Emmitouflent.
Emmitouflée,
Emmurée,
La forêt, libérée de la froidure,
Dissimule en cette période de feuillaison son ossature,
Se pare de rondeurs que déforment les passages du vent,
S’emplit de sifflements, de gémissements, de bruissements,
Dessine des ombres,
Se protège de la lumière et de la chaleur du soleil qu’elle recherche.
= - - =
Au loin,
Un mur de pluie se dirige vers nous
Et nous, vers lui.
Ici et là, des gouttes éparses tombent.
Sur la route que l’eau de pluie fonce, on roule.
La pluie s’intensifie.
Les éclaircies du matin ont complètement disparu.
Les gouttes tombent dru.
On roule.
Il pleut beaucoup.
Les essuie-glaces éclaircissent le parebrise.
Du sud est le vent
Au loin se dressent à nouveau les flancs de montagne.
Les sommets réapparaissent.
À quelques mètres de distance devant nous, la rue Principale.
On tourne à droite.
Les essuie-glaces fonctionnent par intermittence.
On remonte la rue Principale.
La pluie a cessé.
Là-haut se colore de lumière jaune une embrasure.
nadagami