Sur le trottoir
Qui longe la rue et qui est recouvert
De sable ainsi que de petits cailloux.
Quelques rares bancs de neige soufflée
Résistent encore
Aux assauts soutenus
Du vent, de la pluie et de la chaleur printanière.
Avec le retour des températures plus douces
Reviennent aussi
Les tâches d’entretien
Du terrain extérieur.
Le village se réveille.
Des camions, camionnettes,
Des fourgons, fourgonnettes,
Des autos,
Des tracteurs,
Des motos,
Des quatre-roues,
Des scooters,
Vont et viennent
Sur la rue Principale.
L’essence n’est pas chère.
À l’ombre, le fond de l’air reste frais, presque froid.
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Le temps s’écoule,
Nous semble-t-il,
Peut-être un peu vite
Surtout qu’on a l’impression qu’il nous rattrape.
Dehors,
Lente alternance stroboscopique
Des éclaircies
Et des ennuagements.
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On est de retour en d’dans.
Assis,
On attend
Que les mots
S’échouent
Sur la page blanche.
On attend
Et en même temps,
On tape,
Ne sachant plus
Si réellement on attend
Ou si ce n’est pas plutôt le contraire,
C’est-à-dire
Que ce sont les mots
Qui attendent
Qu’on cesse d’écrire.
Le ciel se transforme maintenant
En mer de bleuité,
Calme
Ne charroyant plus que quelques rares blancheurs mottonneuses.
Les jours passent.
Puis un jour,
On réalise à quel point
Il en est beaucoup passé.
Les secrets de l’immortalité
N’ont pas encore été révélés
À l’homme,
À la femme.
Passe le temps :
Tout d’abord lentement,
Ensuite plus vite
Et enfin, très très vite.
Il n’empêche
Que passe tout de même sans cesse le temps
Tandis qu’on tape sans connaître le prochain mot à taper.
Devant, il n’y a que le vide.
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Je m’endors.
Je suis si lent,
Une vraie tortue.
Fait trop beau pour rester assis devant l’écran.
Nadagami