Tourbillonnent
Les flocons affolés
Que malmène le vent.
Les flancs de montagne
Qui se dressent par temps clair
Au sud du village
Sont disparus.
Le ciel, la terre
Et la ligne d’horizon
Qui les soude l’un à l’autre
N’existent plus.
Au-delà de la limite
À partir de laquelle
Il n’est plus possible
De distinguer les flocons qui tombent,
Tout est écran de grisaille pâle.
Autour,
On ne voit
Que les maisons
Qui même si très rapprochées
Tendent à disparaître
Au passage de la neige
Soulevée et poussée par des rafales.
Du côté de la cour arrière,
Les branchages sombres des cerisiers sauvages,
Des cormiers et des peupliers en bordure extrême du terrain
Tracent la limite du monde visible.
Longtemps et souvent silencieuse,
La rue qui passe devant la maison
N’est pratiquement empruntée
Que par la charrue et les tracteurs munis d’un chasse-neige.
On n’aura donc pas vraiment le choix
De s’encabaner
Pour la journée
Au grand complet.
Dehors,
Dominent le froid,
La neige forte
Et le vent.
On restera dans la maison
Jusqu’à ce que s’améliorent les conditions météo.
D’ici là,
On tapera des mots et on jouera aux cartes.
nadagami