Juste pour entendre
La lecture silencieuse qui s’impose
À mesure que se profilent les syllabes des mots tapés.
Se glissent dans la maison
Les éblouissements de la lumière
À la fois directe et réfléchie
D’un soleil de fin d’hiver.
N’avoir rien à dire,
Le dire et ainsi saisir,
Surpris qu’il est d’avoir été repéré,
Le rien.
Dehors,
Souffle un vent froid
Qui du haut des congères
Échappe une neige poudrée qui tantôt deviendra lame.
Enfoncer les touches d’un clavier
Pour que chaque fin de mot
Devienne le dernier son indicateur entendu
Du chemin à suivre.
Souffle le vent,
Sont agitées les branches,
Bordent les routes les bancs de neige,
Retient davantage les ombres le soleil plus haut qu’hier.
Mots
Que le silence
Charrie
Comme les flocons le vent.
Au-dessus des montagnes,
Quelques rares nuages atrophiés
Toujours à se refaire
Glissent à vitesse constante vers l’est.
Encerclé je suis
Des bruits familiers de la maison que je n’entends plus.
Au bout de mes doigts,
Le silence tapageur des mots tapés qu’en ce moment j’écoute.
nadagami