Le vent souffle d’ouest.
L’air est sec, le ciel, bleu.
Il fait beau, divinement beau.
Malgré tout,
Au fond de nous,
Une tristesse :
Des deux bords, la durée du jour rétrécit.
Des deux bords,
À bâbord et à tribord,
De chaque côté de la ligne de jour,
La lumière tarde davantage le matin et détale plus vite le soir
Sur la mer de la routine quotidienne,
Mer qui a été d’un calme remarquable aujourd’hui,
On s’en va par là
Sans qu’on n’ait le choix.
Par où mon capitaine?
Par là, droit devant moussaillon!
Et d’apparaître l’index d’une main droite
Qui pointe dans une direction
Alors que, au même instant, se dessine un arc-en-ciel
Dont les demi-cercles colorés dévoilent le pourtour de l’entrée
Du long corridor que nous suivrons au cours des prochains mois.
Dans les Pointes, déjà les érables tournent au rouge orange jaune.
Il fait beau.
Ça sent l’été à plein nez.
Mais l’élan est implacable.
Les flancs de montagnes se parent de fugacité automnale.
On n’y peut rien : les jours passent.
Sauf que parfois, on voudrait bien retenir le temps.
Mais c’est lui, invisible,
Qui à la fois nous pousse et nous aspire.
Le fil du temps.
Du temps qui passe.
Il a fait beau aujourd’hui, divinement beau.
Faut commencer à engranger de l’opiniâtreté.
nadagami