Désordonné,
Désordonnant,
Entraîne des feuilles
Qui jonchent le sol,
Qui ensuite s’élèvent en un élan tourbillonnaire,
Ou encore qui détalent à ras de sol à une vitesse folle depuis les cours
Pour après être propulsées en effleurant la surface asphaltée de la rue.
Alors que les branches en grande partie dénudées
Ploient et se redressent sans répit,
On aperçoit tout juste sous la ligne de faîte des sommets montagneux
Une imposante masse nuageuse blanchâtre qui y est retenue prisonnière.
Pourtant ce matin, tôt, aucun souffle venteux n’était discernable.
Puis tout à coup,
Le vent s’est mis à souffler et très vite à s’intensifier,
Le tout accompagné de bourrasques irrégulières.
Sont depuis et sans arrêt soulevées les feuilles,
Arrachées qu’elles sont, celles qui ne l’étaient, des branches,
Emportées loin de la ramée qui les a vu naître,
Parfois abandonnées au pied d’un mur à l’abri du vent.
Quant aux cormiers,
Ils n’ont pratiquement plus que leurs grappes de fruits vermillon
Accrochées à leurs branches
Pour qu’au loin on puisse les distinguer des autres arbres.
La clôture naturelle d’arbrisseaux entourant la cour arrière,
Encore touffue voilà quelques jours,
N’est pratiquement plus qu’une lignée
De branches décharnées.
Là où hier notre refuge était encore à l’abri des regards indiscrets,
Aujourd’hui notre cour arrière se laisse saisir
Par le regard parfois furtif, parfois soutenu des passants
Qui ainsi troublent une intimité que les feuillages préservaient.
Souffle le vent,
Sont entraînées les feuilles.
Visions apocalyptiques
Qui ne sont que la manifestation d’un jeu de bascule saisonnier.
Nadagami