À quelques mots tapés
On se raccroche.
Se détache des toitures une neige folle emportée par le vent instable.
Contre notre gré et autant n’importe où que n’importe quand,
Jouent entre nos deux oreilles les trames musicales
Des annonces publicitaires télévisées
Qu’on a entendues et surtout réentendues en fin de semaine.
Les saisons en viennent toujours à s’évanouir.
Les peines aussi.
Dans la maison ce matin,
Tout est si calme, presque silence absolu.
Le bout des doigts en appui sur le touches : les mots on attend;
Par la fenêtre, l'hiver et le printemps se colletailler on regarde;
Tanné du silence des mots, des nouvelles on lit;
Et juste avant d'éteindre internet, un site météo on consulte.
On n’a envie de rien.
On a envie de tout.
On s’abandonne à nos doigts.
On a et on n’a.
Déboule depuis les sommets montagneux la brise.
En somme, on a droit à un printemps très hivernal
Et ainsi peut-on affirmer que jamais le retour attendu d’une saison
Ne se déroule pour celle-ci le jour présenté comme étant celui du début.
Les oiseaux se font toutefois plus nombreux dans la cour arrière :
Roselins, carouges, mésanges, quiscales, bruants
Et les mautadits gros dindons sauvages (grrr!)
Qui ont fait leur apparition tout récemment dans la cour arrière.
Il a quelque peu neigé au cours de la nuit passée.
Les nuages ont crachoté, tandis qu’on dormait, des restants de neige.
L’hiver achève
Et bientôt on cessera enfin d’enfiler bottes, tuque, gants, manteau.
Mais une fois revêtu de nos habits d'hiver,
Presque tout le temps on finit par se dire :
Un jour de plus, un jour de moins à s’habiller contre le froid,
Une fois dehors, on cesse de maugréer et on passe à autre chose.
Nadagami