On se demandait depuis une semaine quand on finirait par les revoir.
Et voilà qu’hier picoraient
Tout près de la porte d’entrée arrière quelques juncos ardoisés.
Ce matin,
Dans le ciel au-dessus de Saint-Damien,
La lune pleine encerclée d’un halo de nuages gris
Réfléchissait la lumière du soleil levant.
Aussi ce matin,
Poussé par un élan de curiosité,
On a lu de la poésie
Dénudée de ponctuation.
Une forte déception on a ressentie
Suite à cette lecture impromptue.
Pour comprendre ce à quoi l’auteur des vers lus voulait en venir,
Il nous a fallu ponctué étant donné que de ponctuation il n’y avait pas.
Insulté on a été par tant de mièvrerie.
Dans la vie,
Il faut respirer.
Dans le cas contraire, on étouffe.
Le ciel se couvre.
Tôt ce matin,
La levée du jour était d’une plénitude automnale « totale » :
Ramées décimées, feuillages éparpillés, sol noyé de rosée.
Nous voilà tout à coup replongé en cette période de notre jeunesse
Alors qu’on prononçait
Sans la moindre retenue (et même encore assez souvent aujourd’hui)
« Icitte » plutôt que « ici ».
Le « t » final accentué et lettre, le « t », si semblable à une croix :
Il est vrai qu’ici, encore aujourd’hui, des croix il y en a partout.
Héritage d’un passé récent,
Car voilà peu l’Église était omniprésente.
On ne faisait donc pas alors que porter notre croix
Puisque, d’une certaine façon, on la postillonnait aussi.
On charrie peut-être trop...
Mais au moins, c’est ponctué.
Nadagami