Attendre,
Le bout des doigts en appui sur les touches du clavier
Et tout à coup,
Les lettres des mots
De s’échapper
Telles des gouttes de sueur
Des pores de la peau.
Tombent les flocons,
Les chatouille une fine brise,
Les attrapent au vol les branches des arbres,
S’en recouvre le sol hier arrosé de gouttes de pluie verglaçantes.
Être assis,
Attendre,
Regarder par la fenêtre la chute ininterrompue des flocons,
Détecter la douceur de la température à travers l’éclat des couleurs.
Chuintent les roues des autos.
En même temps,
On oublie ces touches enfoncées et à enfoncer
Bien que ce soit justement ce à quoi on s’adonne.
Tombe tout en douceur l’empoussièrement neigé,
Partout égal,
Partout constant,
Si irréductiblement savoureux et merveilleux pour l’oeil.
Être assis
Alors que s’émeut la sécheuse,
Que réchauffe la maison l’air chaud de la fournaise,
Que se vautre notre inconscient dans le lit de notre langue maternelle.
Tombent les flocons,
Tombent sur la page les lettres des mots.
Nuage parfois on aimerait être,
Et flocon en chute libre aussi.
Mais dites,
Monsieur, madame,
La neige,
Vous savez qui l’a créée?
Nadagami