En nous,
Que le silence
Jusqu’à ce que nos doigts effleurent les touches d’un clavier.
Souffle depuis l’ouest
Une brise
À laquelle se mêle de brefs épisodes de brouillard de neige.
Les conditions météo sont instables.
Il nous arrive aussi,
Tandis que la neige tombe et parce qu’on la regarde tomber,
De ne ressentir que la certitude de l’inutilité de notre présence.
Cette sensation est difficile à gérer et déstabilisante.
Par contre, l’inverse est impossible,
Soit que nos états d’âme,
Empreints ou pas de mélancolie,
Réussissent à l’influencer le déploiement des conditions climatiques.
Et là,
En ce moment,
Il neige,
Et beaucoup.
C’est beau.
Le vent s’est apaisé.
Le brouillard de neige ne tire que des lignes verticales :
Au fond de la cour, les arbres effeuillés décollent telles des fusées.
Très dense est la neige tombante.
Mais où est-on?
Dehors? En dedans?
Et on est : aujourd’hui, hier ou demain?
Toujours est-il qu’on enfonce des touches
Et on n’a que l’absence d’inspiration comme source d’inspiration.
Ne se fixent donc à la page que des images venues de l’extérieur.
Mais persiste la nécessité d’ajouter encore à cette page quelques mots,
Quelques lignes peut-être chargées d’insignifiances,
Quelques « je-m’en-sacre-tu-de-ce-que-les-autres-pensent-de-moi ».
Tombe, toujours intense des nuages qui s’émiettent, la neige
Bien que le sol ait commencé à se départir de celle déjà tombée.
Nadagami