Tombait la pluie.
Les heures ont passé,
Les ombres se sont déplacées,
Le bac de recyclage, le bleu, est de retour dans la cour
Et la pluie de cesser de noircir l’asphalte de la rue.
La maison est froide.
Dehors, la chaleur est en pause.
Il nous faudra chauffer.
Que de temps consacré
À revivre des instants du passé
Qui nous ont tant blessé.
Mais qu’importe!
On continue à taper
Sans savoir quand on s’arrêtera
Tout en sachant qu’on finira bien par éteindre le portable.
Les jours passent.
On se sent vieillir.
On aura tout de même été chanceux
D’avoir vécu en ces terres épargnées des affres de la guerre.
Mais la vie n’aura pas été celle imaginée du temps de notre enfance.
D’une certaine façon,
On a dû se déconstruire
Et ensuite se reconstruire.
Encore aujourd’hui,
Il y a une partie de nous qui nous échappe,
Qu’on n’a jamais vraiment réussi à saisir,
Qui est demeurée à l’état de dormance.
D’un autre côté toutefois,
Le hasard de la vie
A fait en sorte
Que notre réalité onirique nous est accessible.
Jeune,
On a été obligé de rebâtir notre environnement social
En raison de déménagements :
Chaque lieu habité devenant une nouvelle terre natale.
Nadagami