Entre deux riens
Alors que la nuit détale
Et que s’agrippe à la voûte céleste la bleuité concomitante du matin,
Nous voilà sous les emprises paralysantes du questionnement,
De l’incompréhension,
Du doute,
De l’effondrement de nos certitudes.
Dehors,
L’hiver est sans pitié :
Le froid oppresse
Jusqu’à tuer.
On est ailleurs.
L’été prochain aussi
On sera ailleurs.
Sauf qu’on réside toujours au même endroit.
Aujourd’hui flottent au-dessus des sols enneigés :
Des épanchements de blancheur,
Des débordements de luminosité,
Des trop-pleins de clarté.
Quant aux sites internet de nouvelles, et ce peu importe où on vit,
Chaque jour apporte son affolant lot de déconvenues.
À celles-ci s’ajoute l’avalanche d’un semblant de nouvelles
Qui ne sont que du manger mou facilitant
L’ingurgitation d’avertissements annonciateurs
D’une perte de pouvoir d’achat
Frappant de plein fouet la classe ouvrière.
C’est le rendement de l’investissement qui compte et rien d’autre.
Digression?
Assurément!
Mais combien vaut ce défilement de paysages changeants qui résulte
Des conditions climatiques propres à notre territoire?
À travers les bouquets de branches immobiles et dénudées
Se faufile la lumière du jour.
Des ombres gris bleu courent le long des bancs de neige.
Rayons et reflets de lumière s’entremêlent au-dessus de la mer neigée.
Nadagami