Même après avoir corrigé, réécrit, effacé, ajouté et si souvent relu,
On se sent contraint de tout effacer
Et par conséquent, obligé de tout recommencer.
Et donc on recommence
Après avoir tout effacé.
On a eu droit à une bonne bordée de neige.
Pour cette raison, on pellette au grand complet la cour.
Le soir même, il se remet à neiger.
Constatant au réveil que la neige a effacé nos efforts de la veille,
Nous voilà obligé de reprendre en entier le pelletage de la cour.
On tape, relit, corrige, reformule, abrège, inverse, modifie, ponctue...
Non! Il n’y a rien à faire : on n’embarque pas.
Il faut donc tout effacer et reprendre à zéro.
Et on reprend.
Jusqu’à ce qu’on soit porté par un élan.
On prévoit donc recommencé après avoir, une fois de plus, tout effacé?
Peut-être et si oui
(Pas tout de suite, mais il se peut que tantôt il en soit autrement),
Après avoir tout supprimé, on recommencera.
En ce moment toutefois,
On aurait envie d’être ailleurs,
D’être emporté par l’intérêt né d’une découverte inattendue,
Ou de juste tout oublier pendant un certain temps.
En somme : c’est fuir qu’on veut.
Sous le ciel ennuagé d’un gris inégal mais partout léger,
Feuillus sans feuilles et conifères aux branches chargées de neige
Se sont par le passé emparés du sol pour y croître.
Chercher à saisir un espace volumique
Délimité par une réalité aux confins inatteignables
Et dont il nous est évidemment impossible de saisir l’immensité
Au point d’échapper l’appui de la matérialité à laquelle on appartient.
Mais même si évoluant dans un système d’une infinie immensité,
On est confronté à la réalité d’un hiver long, neigeux et très froid;
Suivi qu’est cet hiver d’un temps sans neige avant son retour.
Quant à la découverte inattendue : c'est l’u’nhiver d’un’ivers.
Nadagami