Nous, ce matin,
Après avoir pelleté,
Les bras encore porteurs de l’engourdissement de l’effort déployé,
On s’est assis,
Habitué qu’on est de dépeindre de fugaces émotions
Sans pour autant que celles-ci suggèrent le moindre sous-entendu
Si ce n’est l’intention qu’elles soient saisies.
Dehors, tombent encore sur le sol les flocons alors que,
Maintenant à l’abri du vent et de la neige,
Sur la page
S’échoue l’élan des lettres tapées de nos mots.
Les bras endoloris par l’effort prolongé,
On cherche à tout oublier pour n’être emporté que par nos sens,
À n’être qu’une résultante de sensations,
À nous répandre sur la feuille comme les flocons sur le sol.
Dehors, le vent souffle
Tout en faisant tourbillonner la neige tombée au cours de la nuit.
Tantôt, peut-être qu’on y retournera,
Dehors et pour y pelleter.
Confronté à l’écran et à une cassure d’inspiration,
On attend tout en laissant notre regard se fixer sur ce qui l’attire.
Il y a de la vaisselle à laver sur le comptoir...
Hum... Non! Ce sera pour tantôt.
Parfois est soulevé un nuage de poudrerie
Qui tournoyant remonte l’allée des voitures.
Parfois aussi,
Toute agitation à l’extérieur cesse après une forte rafale.
Au-dessus des sommets enneigés un sombre couvert nuageux résiste
Bien qu’en ce début d’après-midi, de neige il ne tombe plus.
Plus à l’ouest, le soleil s’offre quelques belles percées
Dont le déploiement accentue les différents tons de gris si nombreux.
L’hiver, même si encore très neigeux, achève.
Bientôt, les sucres.
De la neige à pelleter par contre, il en reste parce qu’il reneigera.
Et en ce qui nous concerne, c'est décidé, dehors on n’y retourne pas.
Nadagami