Le remplacent et envahissent de leur coloration les feuillages restants
Le jaune, l’orange et le brun
Avant qu’elles, les feuilles encore accrochées, ne tombent
Autant les unes après les autres
Que les autres après les unes.
Recouvrent le sol, toujours elles les feuilles, et s’y recroquevillent.
Sous les branches s’évanouissent les surfaces gazonnées.
Encore ce matin,
Tout est si calme,
Si fragile couvert forestier épargné par le vent,
Si doux et agréable passage saisonnier.
Les cormiers,
Encore feuillus,
S’exhibent
Dans l’orange et le vermillon.
Et c’est en un largage continu que tombent
Ici et là,
Presque en ligne droite,
Les feuilles.
Quelques rares soubresauts d’une presque imperceptible brise
Font frissonner
Les feuilles (encore elles) d’une branche
Toujours enrobée de ce qui nous a prodigué ombrage au cours de l’été.
Tombent sans arrêt, il y en a tant, les feuilles.
L’été s’est enfui.
La lumière du jour lorgne davantage vers le sud,
Elle qui est devenue beaucoup moins vaillante.
Et tandis qu’on observe cette transmutation saisonnière,
On ne peut s’empêcher d’avoir cette réflexion qui se résume à :
Comme les feuilles,
Un jour on tombera.
Il fait beau.
Rejoignent le sol celles dont les coloris et la chute nous obsèdent.
Les coccinelles pullulent.
Cet après-midi, on épandra du fumier sur la terre retournée des jardins.
Nadagami