Quoique bientôt emportée
Par la vague déferlante, toujours croissante, du lever du jour.
Nous désire-t-on?
La chaleur déboule depuis la ligne de faîte
De la masse montagneuse qui s’étire d’est en ouest,
Un peu comme si du côté du versant qui nous est invisible
On y avait décidé du temps qu’il ferait ici.
Toujours est-il que passent le temps,
Le vent,
Les saisons,
La vie.
Et la grosse boule bleue de tourner sur elle-même,
Ainsi qu’autour du soleil,
Bien qu’on jurerait du contraire,
Et bien qu’on se comporte comme si tout gravitait autour de nous.
Mais nous désire-t-on,
Nous,
Ou n’est-on utile
Que pour les sales besognes?
On aura connu une vie
Qui nous aura fait sentir coupable d’être un homme.
Et de nous retrouver face à nous-même à la fin de notre parcours
Avec cette sensation d’être de trop.
C’est d’une tristesse,
Tout en étant très vrai.
Rejeté,
Tenu au silence,
Obligé de faire le clown pour être accepté,
Contraint à l’isolement et au silence,
Rabaissé parce que homme,
Dénigré pour la même raison.
Pourtant,
D’aucuns auront connu le succès.
Sauf qu’en ce qui nous concerne,
Certains jours en nous vibre la honte de tout simplement être.
Nadagami