Qui,
Ce matin,
Tarde à se disperser.
Nos doigts enfoncent les touches.
Le curseur clignotant,
À l’image du décor extérieur,
Progresse comme s’il fonçait dans l’insondable d’un mur de brume.
Mais on tape pareil.
Il le faut.
Ainsi en est-il de notre réalité
Qu’on peine, certains matins, à accepter.
Parce que... écrire,
Presque tout le temps,
Ne rapporte que très peu et même, en fait, pas du tout.
Et c’est encore plus vrai pour un style tel que le nôtre.
Un roman?
Moi?
Je n’aime que les mots,
Que les images
Associées à chacun des mots.
Quant aux histoires romancées,
La vie en est un,
Un roman.
Alors,
Des histoires,
Je m’en suis fait et m’en fais encore assez conter
Qu’à moi-même j’évite l’enfer d’en faire autant.
Toute la nuit
Les branches feuillues des érables
Ont continué
À se desquamer.
Les feuilles tombées sous les ramées dessinent des cercles ce matin.
Bientôt les branches entièrement dénudées
N’auront presque plus qu’elles-mêmes à supporter.
Cet après-midi, revenu de Lévis, il nous faudra râcler.
Nadagami