C’est un fait,
Mais sans savoir si un jour
On discernera au moins l’ombre fuyante de la conviction qui nous anime.
Il y a de cela plusieurs années,
Comme il se doit,
On est parti, on a quitté le nid,
Sans jamais nous retourner puisque le temps était venu.
Quelques mois plus tard, on est reparti,
Mais cette fois-ci plus loin,
Parce qu’on avait lu que la réussite
Était réservée aux audacieux.
De toute façon,
Il nous fallait vraiment partir, nous éloigner davantage.
Le temps était venu.
On le savait,
C’était en nous.
On a alors connu la grande ville,
Qu’on n’a pas aimée :
Trop d’asphalte, de briques, de béton, d’angles droits, d’autos.
On a besoin de grands espaces comme on a besoin d’air.
Sans en toute conscience en manifester le désir,
Il nous faut voir, loin à l’horizon, le ciel et la terre
Se souder l’un à l’autre et l’une à l’autre.
Tous les jours à un moment donné quelconque de la journée,
On se demande pourquoi on s’est levé le matin
Tout en pensant à demain
Dont on ignore ce qu’en réalité ce temps à venir nous réserve.
Réside toutefois une conviction en nous :
Cette langue qui est
Nôtre et maternelle,
Elle est plus que des mots.
C’est l’automne.
Le ciel est tout bleu.
Il fait beau.
C’est quand même bien l’automne.
Nadagami