Il y a eu une cassure
À la suite d’un commentaire émis devant une classe
Et élaboré d’après une litanie si souvent rabâchée.
Écouter l’autre, c’est bien :
Par contre,
Pas que l’autre
Pour mieux refouler nos désirs, envies, espoirs, rêves, folies.
L’autre qui n’est pas nous,
Évidemment
Qu’on en tient compte
Et qu’on l’écoute.
Mais il y a aussi
Ce nous qui n’appartient qu’à nous.
Et qui nous lie
À l’intégralité constitutive de notre être.
Écrire
Et les mots de nous sauter dessus.
Mais autour de nous, du temps de notre jeunesse, personne n’écrivait.
Régnait plutôt une atmosphère qui prédisposait au développement
De cette manie de toujours devoir faire mieux que les autres
Plutôt que de favoriser l’originalité de la chose à faire.
Puis un jour alors qu'on attendait que la lumière passe au vert,
Un appel malheureusement suivi du propos dévastateur d’un enseignant.
Mais à ce moment-là, comment pouvait-on savoir que ce prof se trompait?
En plus,
On devait composer avec une éducation selon laquelle
Il valait mieux écouter l’autre et taire les mots qui montaient en nous.
Se dessinait donc un parcours favorable à l’expression d’une errance.
On a donc pris la mauvaise habitude d’étudier juste pour étudier,
Sans comprendre pourquoi on devait étudier,
Tout en étant confronté à l’indifférence face à nos résultats scolaires.
Plusieurs années plus tard toutefois,
Sont survenus deux lapsus et un rêve.
Finalement, on s’est dit que c’était bien beau l’autre langue,
Mais que c’était de la nôtre dont on avait besoin pour être.
Nadagami