Souffle un vent bigarré de prémices automnales.
Du côté arrière de la maison,
S’étale une mer de verdure
Sous une coupole de bleuité entachée de nuages en fuite.
Nous appelle la cour
Dont on a si souvent fait le tour
Et dont on a fait notre lieu de chasse d’inspiration.
Bizarrerie des bienfaits des vacances
Alors qu’à nouveau et sans trop d’effort de notre part s’échouent
Sur la plage qu’est la blanche page
Les lettres raboutées des mots.
On tape :
Jaseurs d’Amérique;
Parulines à croupion jaune;
Pic flamboyant en vol solitaire.
Refuge inattendu d’une faune aviaire changeante :
Les cerisiers de Pennsylvanie ceinturant la cour
Sont chargés de fruits rouge vin.
Le vent soutenu, mais léger, bouscule les feuillages.
La vie en elle-même est dure,
Éprouvante,
Ponctuée d’épreuves immondes,
Dépourvue de compassion.
Il n’empêche qu’on veut comprendre.
L’été s’enfuit et l’automne cherche à s’imposer.
Les paysages des environs changent
Bien que pour sortir on utilise toujours la même porte arrière.
Passe le temps,
S’enfuient et reviennent les saisons.
Derrière chez nous,
Des montagnes vieilles comptant près d’un demi-milliard d’années.
Que savent-elles qu’il nous faudrait saisir?
Nos doigts enfoncent les touches.
Repousser le pestilentiel
Pour que nous ennoblisse l’essentiel.
Nadagami