Neige à pelleter
Parce qu’il faut la pelleter,
La neige,
Une fois celle-ci tombée
Et, sur le sol, accumulée.
On pousse donc la neige recouvrant le sol devant être déblayé
À l’aide d’une gratte
Jusqu’aux bancs de neige,
Témoins des séances de pelletage précédentes
Et qui s’étirent de chaque côté
De la montée des autos.
Mais en plus de gratter en nous servant d’une gratte,
Il faut aussi qu’on pellette en nous servant d’une pelle,
Et pour terminer, qu’on souffle au loin la neige
En nous servant d’une souffleuse.
Puis alors qu’on manoeuvre la souffleuse qui souffle la neige,
On se revoit beaucoup plus jeune,
Chez nos parents,
Seul dehors à pelleter là aussi l’entrée des voitures.
Que de neige pelletée,
Seul,
Toujours seul,
Et rêvant de garrocher au loin la neige au moyen d’une souffleuse.
C’était hier
Alors qu’on ne comprenait rien à rien,
Qu’on s’imaginait être né dans un coin du paradis,
Qu’on croyait presque à la canonisation à venir de nos parents.
Puis un jour,
On a quitté la maison.
Tout nu
Qu’on a fini par découvrir qu’on était.
Mais bon,
La gratte de la vie à vivre nous poussait dans le dos
Et un jour on a compris :
Il nous fallait partir.
Nadagami