Très sensibles aux mouvements capricieux de l’air,
Achèvent en ce moment leur chute
Amorcée depuis le gris, bas et uniforme plafond nuageux.
Encerclent les maisons
Les étendues de blancheur qui,
Alors que point la lumière du jour,
Se libèrent de l’emprise de la noirceur de la nuit.
Déséquilibre d’une luminosité qui se raplombe.
On observe,
Se sent tout à coup si fragile,
En même temps dominé, impuissant, contraint d’accepter.
Là,
Un flocon qui tombe.
Un autre tout aussi blanc, tout aussi lent, tout aussi léger
De l’accompagner dans cette chute qui le mêlera aux autres déjà au sol.
Ce qu’on comprend de la vie,
Nous?
Que si en nous (et même en juillet) elle n’éveillait aucune question,
À nos yeux, elle perdrait tout son sens.
Nous emporte le temps,
Nous importe la quête de notre raison d’être,
Nous transportent les mots en des lieux inimaginables,
Nous exhortent à la patience nos doigts qui enfoncent les touches.
Ombres grises fuyantes sur la toison de blancheur qui recouvre le sol.
Que sommes-nous donc venu faire en ce territoire conquis par la neige?
Quant à l’humain qui y réside aujourd’hui, il nous déroute :
Et ce, depuis un mautadit bon boutte de temps.
Tantôt, de la neige à pelleter.
Tantôt aussi, on ne sait trop.
Là, en ce moment :
Les mots.
Ce matin, le ciel est gris;
L’hiver, d’une agréable douceur.
Recouvre le sol une neige devenue folle une fois tombée.
Pourquoi la vie?
Nadagami