Des mots qui nous sautent aux yeux,
Qu’on décortique,
Qui nous arrêtent.
Dehors :
Le froid;
Une lumière du jour que les ramées dispersées ont cessé d’obstruer;
Des ombres, longues tellement, qui en plus ne cessent de s’allonger.
Il n’empêche que,
Tout à coup,
S’est arrêté
Le temps.
Les mots :
On fait quoi avec?
On tape encore juste pour nous,
Ou bien, dorénavant, on ne se dévoilera que pour les autres.
La question
Est mal posée :
Les mots, nos mots,
On les publicise pour que nous varge dessus la place publique?
Tournent les éoliennes.
Est bleue, et d’un bleu uni et pâlotte, la coupole céleste.
Conservent toujours la même ligne de faîte les montagnes.
Gelé est le sol.
Tout s’était arrêté.
Nos doigts étaient paralysés
Jusqu’à ce que, enfin! on puisse reprendre :
Et les mots tapés de se succéder sur la page au départ blanche.
Mais il faudra bien
Qu’on sache ce que valent nos mots.
En tout cas, veut le savoir cette voix sans sonorité qui en nous parle.
(On se demande : « Cette voix, c’est moi ou quelqu’un d’autre? »)
(Ché pas!)
La limpidité de l’air en raison du froid hivernal s’incruste.
Le paysage gagne en clarté.
Pourquoi nos mots si ceux-ci ne nourrissent qu’un égo pusillanime?
Nadagami