Du moins dans la cour.
Sur les flancs montagneux,
La blancheur neigée perce encore à travers le branchage des conifères.
On a mis de côté les mots au cours des derniers jours.
Il faisait très beau (tellement)
Et on en a profité
Pour refaire une beauté (pas encore complétée) à la cour arrière.
L’hiver, on pellette.
Avec le retour du printemps, on râcle.
Avant longtemps, il nous faudra tondre.
Après? Euh... Peut-on profiter du printemps avant de penser à l’automne?
Toujours est-il qu’on se débarrasse tranquillement
Du manteau d’hiver, de la tuque, des gants, des bottes
Bien que les nuits soient encore fraîches,
Souvent en deçà du zéro Celsius.
Ce n’est plus l’hiver.
Mais ce n’est pas non plus l’été.
Il faut faire avec,
Avec ce printemps lambineux qui, en même temps, passe trop vite.
Les chardonnerets jaunes sont arrivés;
Un couple de corneilles couve près du sommet d’une épinette;
Des voisins poursuivent les rénos entreprises l’an passé;
Depuis tôt ce matin, la rue Principale demeure très discrète.
Sont réapparus les tulissages pas-d’âne :
Premières fleurs (jaunes) du printemps;
Au ras du sol;
Omniprésents dans les fossets longeant les routes.
Alors qu’on tape, on a l’impression d’être ailleurs;
Dehors;
Même si en ce moment il pleut;
Même si nos doigts enfoncent les touches du clavier.
On se voit donc à l’extérieur,
Sécateur en main.
Et quand pour de vrai on y est,
Notre imagination de nous emporter si loin.
Nadagami