Journée de printemps :
Vent absent,
Ciel d’un bleu immaculé,
Lumière du jour scintillante au contact du couvert de neige,
Effluves de chaleur sur le visage,
Netteté parfaite de la ligne d’horizon,
Immobilisme total des ramées effeuillées.
Tout tend à être pureté :
Là-bas, au loin, les Laurentides veinées de longues plaques de neige;
Derrière chez nous, un alignement de sommets montagneux arrondis
Se délestant de leurs premières eaux de fonte.
En marchant sur la neige croûtée, on se met à rêver,
À imaginer notre cour arrière,
Tout d’abord fleurie,
Ensuite bordée de feuillages abondants et variés.
Et de céder tout à coup sous nos pas le couvert de neige.
On ressent alors les contrecoups des élans contraires
Que suscitent en nous
Les charges de l’hiver finissant et celles du printemps naissant.
Depuis quelques jours
S’intensifie la transition saisonnière
Bien qu’on s’attende à encore pelleter,
À encore grelotter, à encore devoir chauffer la maison.
Mais alors qu’on prolonge notre marche sur la neige,
On se dit ignorant de tout,
Ne constatant que le roulis des saisons
En simple observateur non initié comme toujours on devrait être.
Bleuité céleste printanière,
Chaleur fragile et évanescente du début d’avril,
Envoûtement d’une lumière tombée depuis un ciel sans nuages,
Placotages qui vont au-delà des salutations.
Début de semaine,
Début du vrai printemps,
Dans les cabanes, on bout :
Nous, c’est en dedans.
Nadagami