Bleu matin de novembre
En pleine progression au-dessus du versant sud
Des flancs montagneux noircis d’ombre.
Aucun nuage.
Que du bleu
En ce début de journée sous le point de congélation
Et avant l’épanchement des premiers éblouissements de l’astre de jour.
Dehors tout autour :
L’herbe est frimassée,
Les feuillus, dénudés,
L’immobilité fausse, accrochée aux ombres matinales.
Moment éphémère.
Toute fixité n’est qu’illusion.
L’instantanéité change plus vite
Que le temps nécessaire pour la décrire.
Élan imparable.
Tout ira, semblerait-il, plus vite parce que,
Paraît-il,
Il le faut.
Pourtant, ça fait un boutte
Qu’une journée dure vingt-quatre heures,
Qu’une année est divisée en quatre saisons
Et qu’elle compte trois cent soixante-cinq jours et un quart.
À présent depuis l’astre en partie rayonnant
Se déverse la lumière du jour
Comme une eau
Qu’échappe une chute.
Nous sommes inondés
Et maintenant tout à fait éveillés.
La lumière
Repousse les ténèbres
Et nous confronte à l’implacable transformation de l’instant.
Quant aux ombres, l’immobilisme elles ignorent
Alors que toujours à vitesse constante
S’écoulent les secondes.
Nadagami