On en vient,
Nos épanchements,
À les accepter.
Surgissent nos mots,
Les nôtres,
Ceux dont on use,
Mais qui en réalité, comme la terre, ne nous appartiennent pas.
Il se peut que notre langue en vienne un jour à disparaître
Parce qu’il y a la mode,
Soit cette manie qu’ont des gens de suivre ceux celles
Qui refusent de suivre parce qu’ils elles caressent le désir de l’être.
En ce qui nous concerne et une fois de plus :
Pourquoi la langue française?
Parce qu’elle correspond à ce qu’on est.
En fait, on ne l’a pas, cette langue, vraiment choisie.
Un peu comme la couleur de notre peau
Qu’on n’a pas choisie.
À la différence que la couleur de notre langue peut changer et donc,
Qu’on a redoublé d’ardeur pour mieux la maîtriser.
En passant, nous agace beaucoup
Cette obligation selon laquelle tout doit aller vite et que,
Si on parlait tous et toutes la même langue,
Tout irait miraculeusement bien puisque tout irait plus vite.
Sauf que :
Une langue reflète une façon de penser;
Deux environnements langagiers distincts en offrent justement deux;
Enfin, il est reconnu que deux têtes valent mieux qu’une.
L’hiver se rapproche
Bien qu’aujourd’hui fonde la neige déjà au sol.
L’automne toujours vacille,
Car d’instabilité se nourrit l’actuelle saison.
Le vent souffle, tombe la pluie.
Il nous arrive d’être triste.
Mais cette tristesse finit toujours par passer.
D’être joyeux aussi il nous arrive.
Nadagami