Souvent même,
On ignore tout à fait ce que les mots nous réservent
Comme si nous paralysait un état catatonique de toute forme de désir.
Sauf que si en cet instant même on s’abstient d’écrire,
D’enfoncer des touches,
De devoir nous prêter à un exercice de relecture de nos mots,
Demain on pataugera dans les fonds boueux de l’indécision.
Il faut écrire comme sont sans cesse en quête de nourriture les oiseaux.
En fait, on le fait juste très égoïstement que pour nous.
Il en va de notre survie.
Le temps passe mais notre conscience, elle, jamais ne trépasse.
Nous sommes ce que nous sommes
Comme nous l’avons toujours été
Et comme à tout jamais
Nous le serons.
On tape donc,
Sans réfléchir,
En découvrant à la lecture des mots qui naissent à l’écran
Le chemin sur lequel nos mots nous entraînent.
On se clame érudit de nous-même,
À tout le moins désireux de l’être,
À travers le parcours de notre vie,
Mais si souvent exaspéré par la personne que nous sommes.
Dehors,
La neige qui tombe,
Le vent qui souffle,
La grisaille nuageuse d’un temps neigeux qui s’écoule.
Tantôt, on ira pelleter.
Tantôt aussi, on se relira
Après avoir écrit, enfoncé des touches, accouché de nos mots
Qui, puisqu’il est question d’enfantement, naissent à l’écran.
Ce matin,
Au réveil,
La peur qu’éveille en nous
Notre ignorance de ce qui adviendra tantôt.
Nadagami