Au loin,
La ligne d’horizon.
Plus loin : l’invisible inconnu.
On poursuit
En y allant de quelques mots
Pour priver le néant
De l’émotion rattachée à la formation des mots.
Mais il nous faut aller encore plus loin,
Au-delà de la conscience permise,
En repoussant les obstacles,
En coupant les amarres qui nous retiennent au quai de la raison.
Souffle le vent annonciateur du retour du froid.
On se doit d’écrire.
Le temps commence à manquer.
Mais tous les jours écrire comme chantent les oiseaux tous les jours?
C’est reparti.
Quelques mots encore.
S’accrochent à la page blanche
Les lettres, les mots, les phrases.
Même le silence exprime une réalité.
Que serait l’inexistence
Sans l’existence?
Que serait le masculin sans le féminin?
Tout cela sans minimiser le fait
Qu’il est fortement conseillé d’être bilingue.
Pourtant, et dire qu’on la malmène passablement,
Notre langue repose sur la reconnaissance du bilinguisme des genres.
Là, en ce moment, la pluie.
Tantôt, la neige.
La nuit prochaine, un froid polaire enveloppera le village.
Demain, chargé à plein de sa froidure, l’hiver neigeux sera de retour.
Le regard qui plonge dans la réalité extérieure.
Les mots qui se nourrissent d’une réalité intérieure.
Cohabitent deux types de perception.
Une conscience bi-genrée comme l’évoque notre langue.
Nadagami