Les aînés soutiennent qu'avant « en hiver, il ne faisait que neiger! »
En ce moment, quelques flocons épars s’arrachent du couvert nuageux.
Durant la soirée toutefois, on devrait y goûter.
Mais d’ici là, au moyen des médias écrits, et ce, tous les jours,
On cherche à comprendre,
À mieux saisir ce qui se passe,
À éviter les pièges de la propagande politique.
On est francophones, d’une parlure qui nous démarque,
Mais aussi nord-américains.
Ça se sent, se voit, se manifeste, se propage, se vérifie :
On consomme comme n’importe quel consommateur nord-américain.
Consommer :
Avoir le plus gros char possible;
Partir dans le sud l’hiver;
Frapper une petite maudite balle blanche afin de la caler dans un trou.
Sauf que, nous, non, on n’arrive pas à monter à bord de ce train.
De son vivant, notre père nous a un jour demandé :
« D’avoir un peu de fric dans tes poches, t’apprécies? »
On s’est senti obligé de répondre oui.
S’élève derrière le garage municipal le versant montagneux.
Tout autour, les jours de l’hiver défilent dans le creux d’un vallon.
S’amusent les nuages à peinturlurer de diverses teintes de gris le ciel.
Le vent, d’est, se lève.
Apprendre le nom des fleurs sauvages, des oiseaux, des arbres?
Pas de problème!
Des derniers jeux olympiques, ce qu’on retient?
Absolument rien.
On s’en va dehors.
Tantôt la pluie et donc, il nous faut dégager la toiture du solarium.
On sort aussi pour oublier cet encadrement social qui nous paralyse.
Si au moins c’était volontaire. Mais non! C’est plus fort que nous.
On se sent depuis si longtemps à côté de la track!
Déjà sur les bancs d’école, on se demandait pourquoi il fallait étudier.
Le ciel est couvert et les sommets montagneux, noyés dans les nuages.
On s’en va dehors, pour oublier trop de questions sans réponse.
Nadagami