Comme attend que coule
L’eau d’érable
L’acériculteur
Qui sait
Que viendront à couler les érables,
Mais sans savoir exactement
Quand.
Au contraire toutefois
De l’acériculteur,
Aussi appelé sucrier,
Le tapeux de mots
N’en vient à enfoncer les touches,
À regarder
Les lettres surgir
Sur la page blanche,
Que si, avant tout, rejoignent
Les touches
Par frôlement
Ses doigts immobiles tenus au-dessus du clavier.
Passent les secondes,
Tombent goutte à goutte
Les lettres
Et la chaudière, le seau, la page de se remplir.
Par la suite, il y a relectures
Au même titre que l’eau d’érable
Que fait bouillir le sucrier
Afin que par évaporation cette eau devienne sirop.
Par contre,
Pour le tapeux de mots,
Le printemps survient
Chaque fois qu’il appuie tout en douceur sur les touches.
Mais avant que naissent les mots,
Il se détend,
Accepte une fois de plus qu’il doit attendre,
Puis l’un de ses doigts enfonce une première touche.
Nadagami